cmd #9
Bord de Sèvre
Publié le 20/08/2021
Bord de Sèvre
Publié le 20/08/2021
Déjà 10 cmd
! Et surtout déjà 10 semaines que je m'amuse à raconter ma vie ici
sous prétexte de partager quelques morceaux de musique découverts les jours
passés et que je trouve sympas.
Par "sympa" je veux dire bien sûr : "Guillaume a trouvé ça sympa
attention c'est peut-être chelou, le personnage est du genre à trouver un bruit
de tronçonneuse cassée intéressant".
Malgré tout il semblerait que mes sélections marchent et trouvent des oreilles
et des yeux attentifs et cela me fait grandement plaisir. Coeur sur vous qui
suivez ces petites cmd
du vendredi.
Alors dans le processus de sélection j'ai (je crois) tendance à aller vers le un peu "mainstream" ou du moins le "consensuel". Par sécurité, peut-être. Donc aujourd'hui je me suis fait violence. On trouvera moins de House et de Techno que d'habitude et peut–être plus de choses à la marge.
Je vous laisse vous faire une idée.
Peut-être avez-vous ce genre d'habitude vous aussi, celle de revenir de temps en temps chercher de la musique à un endroit particulier. Je fais ça avec les Late Night Tales, cette série de compilations où un artiste souvent très connu est invité pour venir mixer des morceaux qui l'influencent. C'est toujours de qualité et j'y reviens quelque chose comme tous les 6 mois, comme d'autres partent en voyage régulièrement au même endroit.
Cette semaine c'était donc le pèlerinage semestriel et j'y ai découvert ce morceau mi-ambient, mi-jazz tout doux. Une rythmique presque angoissante, un joli passage au piano, quelques touches vocales. Il se passe pleins de choses dans ces 7 minutes.
C'est parfait pour démarrer ce cmd
en douceur.
Alors vous allez rire. Mardi dernier, 8h du matin, réouverture de ma boulangerie bobo préférée après ses congés d'été. En attendant mon tour je remarque en fond sonore ce morceau que je connais bien. Et comme d'habitude impossible de mettre un nom dessus !
8h du matin donc. Clairement trop tôt s'engager dans une démarche de recherche active à base de questions à poser à de vraies personnes afin de savoir quelle est la web radio qui tourne. Repli stratégique sur une recherche intense sur les internets. Mots clés : "mi amor esperanza", et visiblement il y a pas mal de bougres qui ont eu l'idée d'écrire des chansons avec ces mots là tiens donc.
5 minutes passent et trouvé ! C'est tout doux là aussi ; ça sent un peu le matin d'été quand on est amoureux. Et ce refrain qui reste gentiment en tête. 8h10, la journée est déjà réussie.
Une petite touche de philosphie et de chanson française avec Alain Souchon et le texte de La vie ne vaut rien. Voilà.
Il a tourné sa vie dans tous les sens
Pour savoir si ça avait un sens l’existence
Il a demandé leur avis à des tas de gens ravis
Ravis, ravis, de donner leur avis sur la vie
Il a traversé les vapeurs des derviches tourneurs
Des haschich fumeurs et il a ditLa vie ne vaut rien, rien, rien, la vie ne vaut rien
Mais moi quand je tiens, tiens,
Là dans mes mains éblouies,
Les deux jolis petits seins de mon amie,
Là je dis rien, rien, rien, rien ne vaut la vie
Ces derniers jours Bandcamp nous partageait un petit guide pour découvrire la musique d'Alessandro Cortini (mon artiste d'ambient préféré depuis l'épisode de la chapelle). Bref, on dit merci tout plein à Bandcamp car ils ont posé les bases en repartant du premier album solo du coco (sous l'alias "blindoldfreak").
Je cite (en anglais - parce que si je me mets à traduire en plus je vais jamais
terminer cette cmd
) : "a quiet melodic hook that turns into a vast anthem, as a
key track in his creative history: “It’s such a container for what I am
emotionally,” he says. “To this day [when] I listen to it, it’s like, Well,
yeah, I could have stopped there.”".
C'est sans suprise donc que je vous annonce que ce morceau s'est fait une place dans mon top 5. On l'applaudit.
Cet album Winterreise de Jerskin Fendrix sonne comme une énorme boule d'énergie et de souffrance qui part dans tous les sens. La construction entre les morceaux est impécable. Je le vis comme un film qu'on devine très sombre. On en sort avec l'image d'une personne si déchirée et tourmentée qu'on se demande d'où elle trouve la force d'en faire un album.
Et la qualité technique est bien là, que ce soit dans la voix (jamais entendu quelqu'un couvrir un spectre grave-aigu si large et propre) ou le reste (allez par exemple voir ce live accoustique voix-piano).
Pour vous donnez un aperçu du délire voici le dernier morceau : "Oh God". Il a pas volé son nom, lui.
Il y a la musique qu'on écoute comme une fenêtre sur son passé. Peut-être la métaphore auditive des dimanches après-midi à regarder les vieux albums photo comme dans les films.
Je suis retombé par hasard sur Lucien & The Kimono Orchestra cette semaine et cela m'a fait exactement cet effet là. J'étais quelques mois en arrière lorsque je découvrais ce vinyle. Dans cet appartement que je ne reverrais plus et avec des gens qui sont depuis sortis de ma vie. Tant de choses sont passées et cela fait du bien aussi, de jeter un coup d'oeil en arrière sans regret.
Si SP 2500 est mon morceau préféré avec ce côté funky, je vous conseille tout l'EP qui est étrangement assez hétérogène je trouve : les 4 tracks sont chacuns si différents qu'on voit à peine une narration commune.
La transition funk-based est toute trouvée vers cette petite pépite redécouverte via une compil Late Night Tales là aussi - le bon filon, je vous dis !
La guitare, la baseline qui donne envie de danser, cette voix qui chante cette petite ritournelle d'amour. Cela vient nous faire passer une petite marche vers des morceaux qui donnent la bonne dose d'énergie. Et il est grand temps car j'entends déjà les "dis donc Guillaume elle était super dark cette cmd #9 t'écoute vraiment ça tous les jours ???". Eh oui.
Des fois je voudrais avoir démarré ce projet (et la collection de morceaux qui va avec - on dépasse les 800 aujourd'hui) bien plus tôt dans la vie. Ça m'aurait comme donné plus de vocabulaire. Disons que ce n'est que partie remise. Est-ce que je dis n'importe quoi?
(Pour quelque chose d'un peu plus péchu encore, allez donc écouter le remix de ce même morceau par Felix Dickinson)
C'est pas si fréquent de voir de la Drum & Bass sur cmd
donc on profite. C'est
semble-t-il ici plus précisement de la Jungle, ce qui explique le rapprochement
qu'on peut faire avec des sonorités techno (je lis mes notes).
En tout cas, c'est très bien usiné avec ces grosses basses breakées (logique), ces petites touches acides et la voix un peu house. Ça nous vient d'angleterre. On n'est pas supris.
Très content de cette découverte (tout l'EP vaut le coup d'oreille). Une sorte de néo-trance assez riche en mélodies qui semblent nous dessiner comme une ébauche de voyage spacial.
On regrette un peu les basses. Si elles aident bien à porter le morceau on aurait aimé qu'elles soient un peu moins écrasées. Heureusement il y a un bouton "Loundness" sur mon ampli pour activer le boom boom et ça c'est bien.
Et pour terminer aujourd'hui je nous ai choisi cette merveille synth-pop remixée à la sauce techno toulousaine par INFRAVISION, qui ont l'air d'être de joyeux lurons (leur dernier album est muy bien dans le genre techno, trance et italo disco et ils sont passés faire une Boileroom tout récement).
Ici on a ce côté planant des choeurs ramenés sur terre à grand coup de gros kick et ça marche super bien je trouve. On sent bien comme une gravité religieuse dans la musique et cela fait complètement echo aux paroles.
C'est validé, on en redemande.
Et nous y voilà ! J'espère ne pas vous avoir trop perdus en chemin et que vous
avez apprécié cette dixième cmd
. Rendez-vous la semaine prochaine !