cmd #11
Un artichaut
Publié le 03/09/2021
Un artichaut
Publié le 03/09/2021
Une fois n'est pas coutume cette cmd
du vendredi n'est pas vraiment du
vendredi. Alors bien sûr lors les 11 cmd
précédentes je n'ai pas sélectionné
la dizaine de morceaux à partager parmis ceux écoutés la semaine, écrit un
petit texte pour chacun puis tenté d'y ajouter une introduction tenant le tout,
tout ça très tôt chaque vendredi matin. Non. C'est le travail de quelques jours.
Mais ça, cher·e lecteur·ice, tu ne le sais pas et ça me donne l'impression de
travailler dans l'ombre. J'aime bien ça.
Or cette semaine l'affaire est trop grosse pour rester cachée. C'est mercredi
soir 22h30 et je compte bien écrire cette cmd
d'une traite (la sélection a
été faite hier, n'abusons pas). Ma fin de semaine est chargée, voyez-vous. Je
vais faire du vélo avec des potos.
Je me faisais la réflexion hier que j'ai parfois une approche ambivalente avec
cmd
: je commence souvent la sélection avec l'envie de lui donner une forme et
un contenu particulier puis je me confronte à la liste des morceaux mis de côté
dans la semaine et je vois que clairement cela ne va pas coller. Rien de ce que
j'ai écouté ne correspond.
Elle est vraiment intéressante, au fond, cette contrainte arbitraire de partager des morceaux que j'ai écouté les 7 derniers jours. Comme un peintre qui peignerait avec des couleurs imposées par par d'autres. Vous comme moi, nous sommes à la merci du même hasard, des mêmes surprises, des mêmes émotions et du même agenda qui me font aller écouter plutôt ça que ça. Au fond je ne fait que filtrer un peu avec ce qui me parle dans l'instant.
Je ne suis qu'un filtre.
On commence aujourd'hui par de la grande poésie. Et la prod en arrière plan est comme une caresse toute douce un soir d'été.
Vous me pardonnerez, c'est en anglais. Je vous laisse aller chercher les lyrics entiers mais voici un petit extrait.
So go on, give me three days of your body and mine
Time is a blind eye and I see your mind in my mind's eye
You make me immortal
You take me to space
You are a planet
Il semblerait que le vrai genre du morceau soit du "baggy", que ça soit une
spécialité de Manchester et que c'est une recette à base de rock un peu
psychédélique et de funk (on l'entend ici avec la guitare). C'est éclectique cmd
,
hein.
Baggy ou non je me représente très bien quelqu'un très très zen en baggy, justement, nous dire à tous "Let it Floooooow" - ce sera le mantra de la semaine.
Alors ce morceau pourrait faire une cmd
à lui tout seul. Je n'en ai toujours pas
fait le tour car il s'y passe vraiment plein de choses (assez expérimentales il
faut l'avouer mais vous me connaissez).
Le point central ici semble-t-il, c'est la loop. C'est très répétitif (comme le reste de l'album) mais quelque chose de très riche se construit tout de même au fil des 8 minutes.
Ça sonne rock. Ça sonne aussi metal, noise et trance parfois. Je vous laisse voir.
Ah! J'attendais ce morceau car 1) il est très bien (écoutez moi cette baseline mazette si vous dansez pas à fin qui êtes vous ???) et 2) c'est pour moi l'occasion de vous raconter comment je l'ai déniché.
Imaginez-vous une plage avec de super copains et copines. Un pic nique de qualité gastronomique (si on oublie que j'avais mis trop de mayo dans le club sandwich) suivi d'un match d'impro tip top avec comme arrière plan le soleil qui se couche sur la mer.
Là vous vous dites "ok coco t'as passé un bon week-end chouette pour toi" mais je ne vous ai pas encore partagé le meilleur : il y avait un bébé corgi ultraaa mignon qui s'appelle Artichaut. Si si je vous jure.
Bref. Plage, copains et copines, un petit chiot. Que nous faut-il de plus ? Je me questionne encore.
(J'ai oublié de vous mentionner le DJ set sur la plage. C'est là que j'ai niché cette petite pépite).
Forcément une fois le week-end terminé on se retrouve sans bébé chien et là c'est dur.
Alors sans chiot dans ma tête ça donne un peu comme ce morceau. On part en méditation / trance et quand la musique s'arrête on sait pas trop dire où on vient d'atterrir.
Il y avait des cloches comme une sirène au loin c'est sur. Quelqu'un qui parle et une rythmique entrainante à partir de 1min 42s. Sacré voyage.
J'ai découvert les deux derniers album de Bamboubou qui sont incroyables de part leur qualité technique.
Exemple ici avec Composer. C'est breaké et haché dans tous les sens et pourtant le son est parfait et ça raconte un vrai truc. L'équilibre est très bien trouvé entre la rythmique, la mélodie et l'espèce de bout de synthé plus grave qui n'arrivera pas à démarrer de tout le morceau. Chapeau.
Nous n'avons pas eu droit à un peu d'ambient beep boop la semaine dernière il est grand temps de se rattraper cette semaine.
Je suis tombé à nouveau sur Caterina Barbieri que je connais bien déjà mais dont cela faisait fort trop longtemps que je n'avais pas mis son album Patterns Of Consciousness (le meilleur à mes yeux) dans mes oreilles.
Alors si 14min de beep boop étranges produits brut de décoffrage sur du modulaire patché de partout ne vous font pas peur, allez-y plongez. Le morceau porte bien son nom. Je ne peux donc pas êtes tenu responsable d'un quelconque noeud de cerveau.
Dans Harry Potter je-ne-sais-plus-combien Hermione utilise un retourneur de temps, instrument qui me semble ma foi fort utile. J'aurais par exemple utilisé l'engin pour me retrouver au Macadam samedi soir dernier sans louper la plage, les ami·e·s et le petit chien.
Il y avait Pablo Bozzi qui passait là bas (si ça vous dit quelque chose c'est
peut-être parce que c'est la moitié de INFRAVISION dont je vous ai parlé dans
cmd
#9) et je commence à apprécier de plus en plus son
travail.
Alors pour le morceau qui nous concerne ici j'aime beaucoup ce qui s'y passe à 2min 30s. On part sur des choeurs et tout de suite moi ça plait quand on ajoute ça sur de la techno. Ça élève l'atmosphère un instant. On en redemande.
Bientôt minuit ici donc morceau de circonstance avec quelque chose tiré parait-il du premier album d'Aznavour : "Aznavour Chante... Charles Aznavour". Fallait pas avoir le syndrome de l'imposteur pour démarrer fort a avec un titre d'album comme ça hein. 1953 c'était peut-être un autre délire.
Alors on remarquera ce synthé hyper vintage. Cette petite rythmique très chanson française et puis la voix d'Aznavour à la fin qui crie presque sur les derniers vers :
J'ai fait mon paradis sur la terre
Car la paix règne au fond de mon cœur
Et vraiment si c'était à refaire
Je saurais pour garder mon bonheur
Et rêver, et sourire
Et bâiller, et dormir
Bonne nuit !